Reprendre une boite de nuit (ou en ouvrir une) : tout savoir
Comment ouvrir ou reprendre une boite de nuit ? Comment faire une étude de marché et un business plan pour une discothèque ? Quel chiffre d’affaires et quelle rentabilité espérer ? Quelle réglementation et quel statut juridique choisir ?
Reprendre une boite de nuit ne nécessite aucun diplôme, mais il faudra faire preuve d’un grand sens commercial et d’une réelle capacité à communiquer, à manager et à gérer. Les inconvénients de ce type d’activité sont nombreux (horaires, stress, réglementation…) et le risque d’échec est élevé ce qui explique la prudence des financeurs. Pourtant, si l’activité est bien gérée, la rentabilité peut être élevée.
Faites le point sur vous-même avant de vous lancer dans l’aventure :
- Quel est votre niveau d’expérience ?
- Maîtrisez-vous les bases de la gestion ? Par exemple, connaissez-vous les taux de TVA applicables ?
- Sur qui pouvez-vous vous appuyer ?
- Savez-vous recruter et fidéliser le personnel ?
- Disposez-vous d’un apport personnel suffisant ? Reprendre une boite de nuit sans un minimum de 30% ou 40% d’apport est quasi impossible.
- Connaissez-vous la réglementation et les normes de la vente d’alcool ? Voir notre article dédié.
Voici tout ce qu’il faut savoir pour créer ou reprendre une boite de nuit.
Reprendre ou ouvrir une boite de nuit : bien connaître son marché.
La clientèle des boites de nuit est de plus en plus exigeante, notamment en ce qui concerne la qualité du service.
Qu’il s’agisse de la reprise d’une boite de nuit existante ou de le création d’un nouvel établissement, le clé de la réussite consiste à soigner l’expérience client.
Vous devez connaître précisément le profil et les attentes de votre clientèle : âge moyen, catégorie socioprofessionnelle (pouvoir d’achat), motivations, habitudes, caractéristiques de la zone de chalandise, etc.
Sachez écouter vos clients, par exemple par l’intermédiaire des réseaux sociaux. Analysez la concurrence. Menez une enquête terrain, lancez un questionnaire d’étude de marché.
Créez un concept qui vous permettra de vous démarquer sur le long terme. Sachez aussi vous renouveler régulièrement.
Créer une boite de nuit ou reprendre un établissement existant ?
Reprendre une boite de nuit existante est bien plus simple que de créer un nouvel établissement, notamment pour la question de la licence de débit de boisson. En effet dans beaucoup de communes, les quotas de création de licences IV sont atteints et il n’est pas possible de créer de nouvelle licence. La seule solution consiste donc à reprendre un établissement existant ou à demander un transfert de licence (sous conditions).
D’autre part, reprendre une boite de nuit permet de s’appuyer sur la notoriété de l’emplacement, utile même si vous procédez à un changement de nom commercial.
Reprendre une boite de nuit ou une discothèque : 11 étapes.
Voir aussi notre article : Reprendre un commerce, étapes et conseils.
Comment reprendre une discothèque ? Voici les principales étapes pour reprendre une boite de nuit :
- Identifiez les établissements à reprendre,
- Etablissez un contact avec les propriétaires ou exploitants actuels. Surtout ne prenez pas contact avant d’avoir établi une liste de questions précises,
- Analysez la situation, menez votre étude,
- Projetez-vous et déterminez votre concept,
- Bâtissez un plan financier,
- Négociez le prix et les conditions, signez un compromis,
- Obtenez les financements et signez l’acte définitif,
- Choisissez votre statut juridique et déclarez votre début d’activité,
- Effectuez les éventuels travaux et décorez la salle,
- Effectuez les formations obligatoires, notamment le permis d’exploiter,
- Lancez la communication et l’activité.
Boite de nuit : les normes et réglementations.
Les principales réglementations relatives aux boites de nuit et discothèques concernent la diffusion de musique, l’emplacement, le bruit et l’alcool.
Dans le cas d’une création, vérifiez que la zone ne soit pas protégée par arrêté préfectoral : il est interdit d’ouvrir un établissement de vente d’alcool de troisième catégorie à proximité de certains lieux (hôpitaux, maisons de retraite, stades, piscines…).
Exploiter une boite de nuit est soumis aux obligations suivantes :
- Respecter les normes d’hygiène si vous développez une activité de restauration en parallèle (aménagement des locaux, équipement, température de conservation des produits, décongélation), et obligation de suivre la formation « hygiène alimentaire »,
- Suivre la formation « permis d’exploiter » (permis d’exploitation) afin de pouvoir servir de l’alcool,
- Effectuer la déclaration d’ouverture de débit de boissons auprès de la mairie (ou de la Préfecture de Police à Paris),
- Respecter les normes de sécurité et d’accessibilité (sécurité incendie et accessibilité aux personnes handicapées) pour les ERP (Établissements Recevant du Public),
- Respecter l’obligation d’affichage des prix,
- Afficher clairement le document relatif à la répression de l’ivresse publique et à la protection des mineurs,
- Respecter l’interdiction de vente d’alcool aux mineurs, et l’interdiction de vente d’alcool à crédit,
- Afficher la signalisation relative à l’interdiction de fumer,
- Horaires d’ouverture : ils doivent être conformes à ceux établis par la préfecture,
- Pour la diffusion de musique, adhésion obligatoire à la SACEM et à la SPRE,
- Réaliser une étude d’impact acoustique (le niveau sonore moyen autorisé est de 105 décibels),
- Respecter la réglementation du bruit relative au respect du voisinage.
Ouvrir ou reprendre une boite de nuit : quel statut juridique ?
Exploiter une boite de nuit est une activité commerciale, et nécessite donc une inscription auprès du centre de formalités des entreprises de la Chambre de commerce et d’industrie.
Les statuts juridiques suivants sont possibles pour gérer une boite de nuit :
- Le statut de la micro-entreprise : c’est un statut très simple mais à éviter car trop peu crédible pour ce type d’activité,
- Le statut de l’entreprise individuelle au réel : statut qui permet de disposer d’une comptabilité réelle, mais défavorable en ce qui concerne les modalités de calcul et de paiement des cotisations sociales des chefs d’entreprise indépendants (ex-RSI),
- Le statut de la société est le plus adapté pour une boite de nuit : SARL, EURL, SAS ou SASU.
- Si vous êtes seul, nous vous conseillons la SASU. La SASU permet d’éviter la Sécurité sociale pour les indépendants (ex-RSI).
Rentabilité et modèle économique d’une boite de nuit.
Comment gérer une boite de nuit ? Voici les principales caractéristiques du modèle économique d’une boite de nuit ou discothèque :
- Des charges fixes élevées, notamment :
- Le loyer,
- Les salaires, car ce type d’activité est gourmand en main d’oeuvre (accueil, service, bar, sécurité…),
- Les impôts et taxes (CFE par exemple),
- Les assurances,
- L’eau et l’énergie (électricité, chauffage),
- A noter aussi des difficultés à recruter du personnel,
- Des taux de marge confortables, notamment sur les boissons,
- Une difficulté à obtenir des financements bancaires : les banques sont frileuses du fait des risques attachés à ce type d’activité,
- De l’argent au noir : voir notre article Faire du black, les risques.
Combien rapporte une boite de nuit ? En fonction des éléments ci-dessus, la rentabilité d’une discothèque peut être élevée si le remplissage est bon. Il faudra donc miser sur la communication et la qualité du service pour fidéliser.
Quel budget pour ouvrir une boite de nuit ? Il faut compter entre 50 000 € et 300 000 € pour reprendre une « petite » boite de nuit, en fonction de la valeur du fonds de commerce.
Un modèle de business plan discothèque.
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Voir aussi nos articles :
- Le permis d’exploitation : une formation obligatoire pour pouvoir vendre de l’alcool
- La formation hygiène alimentaire : pour qui est-elle obligatoire ?
- Reprendre un restaurant : 10 étapes et 15 conseils