S’installer en tant que sophrologue
Comment s’installer en tant que sophrologue ? Quels sont les facteurs-clés de succès et quelles sont les conditions d’installation ? Peut-on exercer sans diplôme ? Peut-on en vivre ?
Née dans les années 1960, la sophrologie est une technique de relaxation qui consiste en des exercices de respiration et de gestion de la pensée, et qui vise à l’équilibre et à la sérénité de l’individu :
- équilibre physique,
- relaxation mentale,
- méditation,
- « enracinement » et stabilité de l’être (auto-ancrage),
- maîtrise des émotions et connaissance des sens,
- redynamisation du corps,
- relâchement musculaire,
- techniques de visualisation.
La sophrologie, véritable école de la positivité, se fait normalement sans contact physique. Toutefois, de nombreux sophrologues proposent des massages ou thérapies par le geste en complément de leur activité.
En France, la profession de sophrologue n’est pas encadrée par la loi. Il n’existe pas de diplôme d’Etat et son exercice est libre. Il existe toutefois de nombreuses formations (d’une durée moyenne d’un an) et écoles de sophrologie. A noter qu’un master de 2 ans de Spécialiste en sophrologie caycédienne est dispensé dans certains centres agréés (durée : 2 ans).
Dans tous les cas, pour être crédible, le sophrologue devra justifier de connaissances, d’expérience et de références solides.
L’état du marché de la sophrologie en France.
Le marché français de la sophrologie semble avoir atteint sa phase de maturité. Mais la sophrologie souffre encore d’une certaine méconnaissance de la part du grand public, qui confond parfois cette médecine douce avec d’autres sciences ou pratiques.
Le champ d’application de la sophrologie est très large :
- douleurs et gestion de la douleur,
- mal-être, stress ou anxiété,
- changement de vie ou événements difficiles,
- troubles du sommeil,
- troubles de la concentration,
- addictions (tabac, alcool),
- troubles alimentaires,
- préparation à l’accouchement,
- relaxation suite à entrainement ou compétitions sportives.
Compte-tenu de l’évolution du mode de vie occidental et des problèmes qu’il occasionne, on peut donc estimer que le marché de la sophrologie recèle encore beaucoup de potentiel.
Enfin, rappelons que plus de la moitié de la population française a déjà eu recours au moins une fois à une forme de médecine alternative ou « médecine douce ».
Les clés de la réussite pour un sophrologue.
Un bon sophrologue doit développer des qualités particulières :
- patience, écoute et empathie,
- capacité à mettre en confiance,
- culture générale,
- rigueur et goût du détail,
- approche holistique voire spirituelle,
- des connaissances complémentaires en psychologie seront utiles.
Voici quelques points clés pour réussir son activité de sophrologue :
- développer crédibilité et notoriété en capitalisant sur des témoignages de clients, ou en participant à des événements ou des conférences,
- développer une image « professionnelle » pour se distinguer de la concurrence indirecte (esthéticiennes par exemple),
- soigner le relationnel : chaque client doit se sentir unique,
- inspirer confiance par son code vestimentaire et la décoration sobre des locaux,
- opter si possible pour un cabinet partagé avec d’autres professionnels (médecin acupuncteur, aromathérapeute, ostéopathe, naturopathe, hypnothérapeute…),
- proposer ses services aux institutions et aux entreprises,
- développer un réseau de prescripteurs susceptibles de rediriger les clients vers vos prestations (professionnels du corps médical ou du milieu du sport),
- développer une présence sur internet.
Enfin, attention à ne pas tomber sous le coup de l’exercice illégal de la médecine ! Le sophrologue intervient pour prévenir les maladies et le mal-être, en aucun cas il ne doit essayer de « soigner » une maladie.
Les tarifs du sophrologue / relaxologue.
Les tarifs appliqués par les sophrologues varient fortement en fonction du lieu, des références et de l’expérience.
En ville, un sophrologue facture généralement ses prestations entre 60 € et 100 € la séance pour un particulier et jusqu’à 600 € la séance pour une entreprise ou un club sportif.
Quel est le meilleur statut juridique pour un sophrologue / relaxologue ?
La profession de sophrologue étant une activité de nature libérale, l’enregistrement de l’entreprise se fera auprès du centre de formalité des entreprises (CFE) de l’URSSAF.
Les différents statuts envisageables pour une personne seule sont :
- La micro-entreprise (ex-auto-entreprise) : c’est un statut très simplifié et adapté pour un démarrage.
- L’entreprise individuelle en nom propre (EI) : c’est un statut adapté mais qui peut réserver quelques surprises en terme de paiement des charges sociales ; en effet, ces dernières étant calculées sur les bénéfices, elles sont susceptibles de varier fortement d’une année à l’autre,
- L’EIRL : même remarque que pour l’EI. Toutefois, l’EIRL permet de protéger son patrimoine personnel mieux qu’en EI (pas forcément utile pour une activité de sophrologue),
- L’EURL (SARL à associé unique) : c’est un statut adapté. Le gérant détermine lui-même sa rémunération, qui sert de base au calcul des charges sociales,
- La SASU : c‘est un statut comparable à l’EURL mais qui permet d’éviter la Sécurité sociale pour les indépendants (ex-RSI).
Enfin des statuts alternatifs à l’entreprise privée peuvent aussi être envisagés :
- Le statut d’entrepreneur-salarié en coopérative d’activité et d’emploi, qui permet d’être indépendant tout en bénéficiant du statut de salarié,
- Le portage salarial (cliquez pour voir notre article dédié),
- L’association loi 1901.
Les étapes de la création d’une activité de sophrologue / relaxologue.
Voici les principales étapes pour s’installer en tant que sophrologue :
- Formez-vous, de préférence dans une école agréée,
- Validez votre projet par une étude de marché,
- Réalisez une étude économique : bâtissez un business plan et un plan financier, listez vos besoins,
- Identifiez un local (si besoin) ; signez un bail commercial,
- Choisissez votre statut juridique et enregistrez-vous (URSSAF),
- Lancez la communication et l’activité,
- Trouvez vos clients (cliquez pour lire notre article dédié).
Un exemple de business plan sophrologie.
Cliquez ici pour accéder à une trame vierge de plan financier à compléter sur Excel (gratuit).
Des outils Excel pour gérer votre entreprise libérale (gratuit).
WikiCréa met à votre disposition des outils Excel gratuits pour gérer votre petite entreprise :
- un facturier permettant d’établir devis et factures : cliquez ici pour y accéder,
- un livre de recettes, obligatoire pour les auto-entrepreneurs : cliquez ici pour y accéder,
- un modèle de suivi de trésorerie : cliquez ici pour y accéder.
Je suis très étonnée que vous puissiez suggérer, même en solution alternative, l’utilisation d’association Loi 1901 pour s’installer comme sophrologue.
Je vous offre donc un extrait du guide d’installation du sophrologue qui vous explique pourquoi :
« En guise de préliminaire, rappelons que l’association loi 1901 ne peut en aucun cas faire de bénéfice. Tout doit être réinvesti dans son fonctionnement. L’objet même de cette forme juridique n’a jamais été de mettre en place une structure capable de générer des bénéfices pouvant être récupérés par les dirigeants ou les employés.
L’association doit être constituée autour d’un bureau constitué autour d’un président, d’un secrétaire et d’un trésorier.
Dans les statuts déposés en Préfecture, il faut donc être au moins 3 personnes pour la créer et la gérer au travers de conseils d’administration et d’assemblées générales annuelles obligatoires.
Dans les faits, les postes de secrétaire et trésorier, ou de président et secrétaire peuvent être cumulés sous certaines conditions. Par contre, impossible pour le président d’assurer les fonctions de trésorier.
À ce stade, on peut considérer qu’il est encore possible de s’arranger pour la gestion courante. Même en cas de départ, il est souvent possible de trouver une nouvelle personne pour se présenter à l’élection du nouveau bureau et assurer la continuité de la structure.
À noter que, si les membres de ce bureau sont également des membres de votre famille, il faut soigneusement veiller à ce qu’aucun membre de ce « bureau familial » n’ait un intérêt direct ou indirect à la gestion de l’association.
De façon générale, la gestion doit être « désintéressée » et il est donc impossible d’être à la fois membre du bureau et de fournir une prestation facturée à l’association.
Mais la loi de 1901 va plus loin et stipule également que, si le président ne peut être rémunéré pour son activité, il ne peut pas non plus être employé ni recevoir la moindre rémunération de cette dernière.
Vous avez donc dans une structure sur laquelle vous n’avez aucun contrôle. Au mieux, vous en êtes l’employé, au pire vous n’êtes que prestataire.
Dans le premier cas, l’association, comme n’importe quel employeur, doit procéder à votre embauche, payer les cotisations sociales, gérer vos relations avec la médecine du travail, etc.
Je vous rappelle que, comme nous l’avons vu précédemment, ce mode de fonctionnement est incompatible avec un « bureau familial ». En effet, pour le fisc, il est impossible de justifier à la fois d’un lien de parenté entre votre employeur et une gestion « désintéressée » de ce dernier.
Dans le second cas, C’est à vous d’effectuer une facturation et payer vos charges (donc opter pour un second statut à titre individuel).
Dans un cas, comme dans l’autre, la tenue d’une comptabilité est obligatoire, au niveau de l’association comme de votre entreprise qui facture la prestation.
Contrevenir à ces règles vous expose à la requalification de l’association en société de fait et nos amis de l’administration fiscale sont de plus en plus regardants.
Au-delà du rattrapage fiscal toujours douloureux, cette requalification va entraîner d’autres conséquences pour votre nouvelle entreprise :
• La perte de la personnalité juridique de l’association et sa transformation en entreprise de fait ;
• La responsabilité illimitée des associés de fait sur leur propre patrimoine, avec solidarité si la société créée de fait est commerciale, sans solidarité si elle est civile ;
• La possibilité pour les associés d’être personnellement soumis à procédure collective en cas de difficultés financières.
Dans cette éventualité, les amis ou parents que vous aurez sollicités pour créer votre association risquent fort de vous en vouloir pendant un certain nombre d’années. »
Merci pour ces précisions !