Ouvrir une auto-école : les clés pour réussir

4.37/5 (46)

Comment ouvrir une auto-école ? Est-ce rentable d’ouvrir une auto-école ? Quelle est la réglementation ? Comment se démarquer face à la concurrence ?

On compte environ 12 000 auto-écoles en France, dont la plupart sont de très petites structures.

1,5 millions de personnes passent chaque année le permis de conduire, toutes catégories confondues. 750 000 permis B sont attribués chaque année.

Visant à fluidifier les conditions de passage du permis du conduire, les lois Macron de 2015 et 2017 ont largement libéralisé le secteur et renforcé la pression concurrentielle :

  • la loi garantit l’accès des candidats libres à l’examen de conduite (théorique et pratique) dans un délai de deux mois (contre une moyenne de 4 mois avant la réforme) ; l’organisation des épreuves théoriques peut être confiée à des organismes externes agréés,
  • la loi vise aussi à réduire le délai moyen entre deux passages à l’examen : des agents publics ou contractuels (par exemple ceux de La Poste) peuvent faire passer les épreuves de conduite dans les départements où le délai d’attente entre deux présentations dépasse 45 jours,
  • les auto-écoles ne peuvent plus facturer des frais de présentation à l’examen,
  • il est possible de compléter sa formation de conduite avec un accompagnateur sur un véhicule à double-commande, sans même que l’accompagnateur ait été formé à ce type de dispositif,
  • abaissement de l’âge de la conduite accompagnée à 15 ans, et possibilité dans ce cas de passer le permis à 17 ans et demi,
  • le passage de l’épreuve théorique (code) peut être organisé dans les lycées,
  • une procédure de labellisation et de certification des auto-écoles est introduite.

Ces réformes ont eu un impact important :

  • en encourageant les vocations, elles ont conduit à un élargissement du marché,
  • en réduisant les délais entre deux passages, elles ont cependant amené à une diminution du nombre d’heures consommées par les candidats,
  • enfin, on constate l’apparition de nouveaux acteurs sur internet (ex : Ornikar.com) qui proposent des cours en ligne ainsi que la location de voitures à double-commande. Les auto-écoles en ligne doivent cependant obtenir un un agrément préfectoral dans chaque département, ce qui implique de disposer de locaux.

Ouvrir une auto-école, c’est donc s’inscrire dans un marché large, évolutif et concurrentiel ; cela demande une adaptation permanente.

Ouvrir une auto-école : démarquez-vous !

Quelques chiffres pour commencer :

  • 85% des candidats ont moins de 25 ans,
  • 48% sont des femmes,
  • Un taux de réussite permis B à 55% en moyenne,
  • En moyenne, les candidats suivent 35 heures de cours pratiques avant d’obtenir leur permis,
  • Le prix d’une leçon de conduite varie de 40 à 70 €,
  • Le coût moyen du permis est de 1500 €.

Dans un marché de plus en plus concurrentiel, les auto-écoles doivent faire preuve d’imagination pour se démarquer.

Voici nos conseils pour ouvrir une auto-école et réussir :

  • n’oubliez pas que la plupart de vos clients seront très jeunes : choisissez une style de communication et un type de véhicule qui correspond à votre cible,
  • n’oubliez pas que la moitié de vos clients seront de jeunes femmes : là encore, sachez les attirer par une communication adaptée et rassurante,
  • réfléchissez bien au choix de votre emplacement : vous devez être visible et facilement accessible par votre clientèle,
  • soignez votre présence sur internet et les réseaux sociaux (Instagram, Facebook, Youtube…) car c’est ce que votre coeur de cible attend,
  • soignez la qualité de vos prestations, car les auto-écoles sont très dépendantes du bouche-à-oreilles,
  • capitalisez sur les témoignages,
  • si possible, proposez deux formules complémentaires : le permis en ligne (produit d’appel) et le permis en agence,
  • il est parfois intéressant de se spécialiser sur une niche : clientèle VIP (passage du permis accéléré), clientèle ayant subi de nombreux échecs, apprentissage sur voiture automatique, auto-école en ligne doublée d’un blog…
  • à l’inverse, il peut être intéressant de se diversifier au maximum pour élargir sa clientèle : stages de récupération de points, interventions en milieu scolaire, stages de remise à niveau…

N’hésitez pas à mener une étude de marché pour y voir plus clair !

Monter son auto-école : la réglementation.

Tout d’abord, ouvrir une auto-école nécessite d’obtenir un agrément préfectoral, valable pour 5 années renouvelables.

Voici les principaux points de la réglementation pour ouvrir son auto-école :

  • être âgé de 23 ans au moins (20 ans pour les moniteurs),
  • ne pas avoir fait l’objet d’une condamnation incompatible avec l’exercice du métier,
  • l’exploitant de l’auto-école n’est plus soumis à la condition d’ancienneté professionnelle. Il doit cependant justifier de sa capacité à gérer en obtenant le CQP Responsable d’unité d’enseignement de la sécurité routière et de la conduite,
  • les moniteurs quant à eux doivent détenir une autorisation d’enseigner valable 5 ans ; pour cela ils doivent être titulaires du titre professionnel d’enseignant de la conduite et de la sécurité routière (ECSR) qui remplace le BEPECASER depuis 2016. L’ECSR se prépare en 910 heures plus 2 stages de 140 heures. D’autres titres ou diplômes permettent aussi d’obtenir l’autorisation d’enseigner : CAPEC, CAPP, certains titres militaires…
  • les moniteurs doivent être aptes physiquement et être titulaire du permis B, délai probatoire expiré.

Ouvrir une auto-école, c’est aussi respecter les normes relatives aux locaux :

  • le local de l’auto-école doit posséder un accès en propre,
  • il doit faire 25 mètres carrés minimum,
  • il doit être accessible aux personnes handicapées,
  • il doit comprendre au moins deux pièces distinctes : l’une pour l’accueil et l’autre pour l’enseignement (suffisamment isolée et équipée),
  • le numéro d’agrément préfectoral doit être affiché,
  • le programme national de formation doit être mis à disposition du public,
  • les tarifs doivent être affichés.

En ce qui concerne les normes relatives aux véhicules :

  • autorisation de mise en circulation : une mention spéciale doit figurer sur la carte grise,
  • obligation de souscrire à une assurance spécifique couvrant les éventuels dommages causés par les stagiaires.

En ce qui concerne les obligations relatives aux élèves :

  • un contrat doit être signé avec chaque stagiaire, conclu après une évaluation préalable de ce dernier,
  • un livret d’apprentissage doit être remis au stagiaire et utilisé tout au long de la formation.

Ouvrir une auto-école : quelle rentabilité ?

Une auto-école exploitée à titre individuel peut réaliser un chiffre d’affaires d’environ 60 000 € par an. Le chiffre d’affaires moyen des auto-écoles en France est inférieur à 200 000 €.

La rentabilité de votre auto-école dépendra de trois critères principaux :

  • les tarifs pratiqués, notamment le prix de l’heure de conduite (prix moyen en France : 44 €),
  • la capacité à attirer des clients, sans trop dépenser d’argent ni perdre de temps,
  • l’organisation : la gestion du temps et des plannings est essentielle.

Les frais fixes d’une auto-école peuvent être importants : il conviendra d’en garder la maîtrise, notamment en ce qui concerne :

  • le loyer du local : son niveau doit être cohérent avec le nombre de stagiaires accueillis,
  • les salaires des moniteurs,
  • l’amortissement des véhicules (ou les frais de location),
  • l’entretien et le carburant.

La rentabilité d’une auto-école et le salaire de son gérant peuvent être confortables si le remplissage est bon et si les frais fixes sont maîtrisés.

Quant au budget pour ouvrir une auto-école, il est très variable : de 20 000 € pour une petite structure individuelle à plus de 100 000 € pour une auto-école plus importante.

Utilisez notre modèle de plan financier Excel gratuit pour calculer votre rentabilité future.

Le meilleur statut juridique pour une auto-école.

Tout d’abord, exploiter une auto-école est une activité de nature commerciale si le gérant n’intervient pas lui-même comme moniteur (inscription auprès de la Chambre de commerce et d’industrie). Dans le cas contraire, c’est une activité libérale (déclaration d’activité à effectuer auprès de l’URSSAF).

Différents statuts juridiques peuvent être envisagés pour ouvrir son auto-école :

  • la micro-entreprise (ex régime auto-entrepreneur) : c’est le statut le plus souple, exempt de TVA au démarrage. Les cotisations sociales se calculent en fonction du chiffre d’affaires réalisé. Cependant, la micro-entreprise est peu indiquée pour ce type d’activité : en effet, ce régime estime un bénéfice forfaitaire (BNC) égal à 66% du chiffre d’affaires, taux qui est très loin de correspondre à la réalité…
  • l’entreprise individuelle au réel, statut très simple mais plombé par les modalités de calcul des cotisations sociales (acomptes provisionnels régularisés l’année suivante),
  • l’EURL, qui est une SARL à associé unique, est un statut bien adapté pour ce type d’activité,
  • la SARL, qui est un type de société classique, est une forme adaptée en cas de plusieurs associés,
  • la SAS ou SASU, qui est un type de société dans lequel le dirigeant est assimilé-salarié, est aussi un statut bien adapté.

Voir aussi notre simulateur de statut juridique.

Les étapes pour ouvrir une auto-école.

Voici les principales étapes pour ouvrir une auto-école :

  1. Mener une étude de marché,
  2. Clarifier son concept,
  3. Rechercher l’emplacement et les véhicules,
  4. Etablir un plan financier,
  5. Rechercher les financements,
  6. Se former : obtenir le certificat de qualification professionnelle (gérant) et l’ECSR (moniteur),
  7. Demander une autorisation d’enseigner à la Préfecture (ou direction régionale de l’équipement pour Paris et petite couronne),
  8. Demander l’agrément de la préfecture afin d’obtenir un numéro d’établissement (ou plusieurs numéros si plusieurs établissements),
  9. Signer un bail commercial ou professionnel,
  10. Acquérir les véhicules,
  11. Etablir les documents de communication,
  12. Démarrer !

Reprendre une auto-école ?

Parmi les autres opportunités pour exploiter une auto-école, pourquoi ne pas reprendre une école de conduite existante ?

Autre piste pour diminuer les risques : pourquoi ne pas intégrer un réseau de franchise national ?

Vous pouvez noter cet article !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Préparez votre création
Téléchargez notre pack création 100% gratuit

Contient 3 documents indispensables :

guide de l'étude de marché
modèle de business plan Word
modèle de plan financier Excel

Entrez vos coordonnées pour recevoir le pack création

Toutes nos félicitations...
Vous venez de télécharger le pack création !