Comment ouvrir un salon de thé ? Quel budget prévoir et quelle rentabilité espérer ? Quelles sont les normes et réglementations à respecter ? Peut-on exercer en auto-entrepreneur ? WikiCréa vous dit tout sur la création d’un salon de thé.
Un salon de thé est un espace convivial le plus souvent situé en centre-ville, dans lequel on peut déguster thé, café, chocolat chaud, boissons fraiches, pâtisseries et autres gourmandises. Certains salons de thé proposent aussi des services de petite restauration, notamment le midi.
Voici tout ce qu’il faut savoir pour ouvrir un salon de thé et mettre toutes les chances de son côté.
Tendances et marché des salons de thé.
La tendance « salon de thé » est réelle et durable. Les salons de thé se multiplient en France, ce qui ne veut pas dire que tous sont rentables.
Le positionnement des salons de thé évolue : les salons de thé à l’ancienne, fréquentés par des personnes plutôt âgées, ont laissé la place à des lieux plus jeunes, plus branchés, plus populaires et où les saveurs sont mises en avant.
Différents concepts innovants de salons de thé sont apparus au milieu des années 2000, en indépendant ou en franchise. Ces concepts sont apparus dans le sillage des coffee-shops.
Voici quelques-unes des principales tendances en matière de salon de thé :
- librairies
- spécialisé sur la découverte et la dégustation des thés du monde
- pour chats
- les boutiques de thé-café (Kusmi Tea par exemple)
- les salons thématiques : sur le thème du Japon par exemple,
- les salons alternatifs ou associatifs, proposant diverses activités culturelles ou créatives (récupération, mise en valeur de meubles…),
- avec espace de co-working,
- les concept-store,
- galeries d’art,
- avec dégustation de plats exotiques,
- les salons de thé « comme à la maison ».
Pour réussir votre projet, choisissez clairement le positionnement de votre salon de thé : lieu classique et raffiné ? d’échange ? lieu de découverte ? de travail ?
Ouvrir un salon de thé : la réglementation.
Exploiter un salon de thé ne nécessite aucun diplôme. Ouvrir un salon de thé sans CAP pâtisserie est donc possible si vous n’élaborez pas vos pâtisseries vous-même. Dans le cas contraire, vous devrez disposer d’un diplôme de pâtissier ou d’une expérience professionnelle de 3 ans minimum en tant que pâtissier, dirigeant d’entreprise ou travailleur indépendant pâtissier. A noter qu’il n’est plus obligatoire d’effectuer le stage de préparation à l’installation.
Les autres obligations sont les suivantes :
- Suivre la formation « hygiène alimentaire dans la restauration »,
- Respecter les normes d’hygiène,
- Suivre la formation « permis d’exploiter » afin de pouvoir servir éventuellement de l’alcool,
- Respecter les normes de sécurité et d’accessibilité relatives aux établissements recevant du public,
- L’utilisation d’allergènes doit être indiquée sous forme écrite, lisible et visible,
- Si vous avez la possibilité d’exploiter une terrasse il faudra demander une autorisation en mairie,
- En cas de diffusion de musique, il est obligatoire de payer l’adhésion à la SACEM.
Voir aussi notre article : Les taux de TVA dans la restauration.
Quel statut juridique pour ouvrir un salon de thé ?
Exploiter un salon de thé est une activité commerciale, et nécessite donc une inscription auprès du centre de formalités des entreprises de la Chambre de commerce et d’industrie. Toutefois, en cas de vente à emporter, il faudra aussi s’inscrire au Répertoire des métiers (Chambre des Métiers et de l’Artisanat).
Les statuts juridiques suivants sont possibles pour ouvrir un salon de thé :
- Le statut de la micro-entreprise (ex régime auto-entrepreneur) : c’est le statut le plus simple mais pas forcément le plus adapté car peu crédible et soumis à des plafonds de chiffre d’affaires,
- Le statut de l’entreprise individuelle au réel : plus coûteux que la micro-entreprise, et plombé par le système de paiement des cotisations sociales, il nécessite de faire appel à un expert-comptable,
- Le statut de la société est le plus adapté pour un salon de thé :
Budget et rentabilité d’un salon de thé.
La rentabilité d’un salon de thé.
Ouvrir un salon de thé peut être très rentable. La marge sur les boissons, les pâtisseries et la restauration est souvent très bonne. Pourtant les revenus peuvent parfois sembler faibles en proportion du temps passé.
Voici quelques conseils pour tirer votre rentabilité vers le haut :
- choisissez un positionnement clair,
- choisissez un bon emplacement, quitte à payer un loyer un peu plus élevé,
- développez la vente de produits d’épicerie,
- trouvez des moyens et des prétextes pour amener un maximum de personnes à connaître votre lieu : événements, soirées dégustation, conférences, expositions, prêt du lieu, réunions de vente à domicile, etc.
- créez un fichier client et utilisez-le régulièrement pour entrer en contact avec vos clients, les inviter à des événements, leur communiquer votre programmation…
- soignez l’accueil et la qualité de service pour enclencher le bouche-à-oreilles.
Le budget pour ouvrir un salon de thé.
Peut-on ouvrir un salon de thé sans apport ? Pour ouvrir votre salon de thé, il faudra prévoir :
- un local à aménager : comptez 3 000 € pour entrer dans le local (dépôt de garantie, premier mois de loyer, frais de notaire…). Prévoir aussi 10 000 € à 50 000 € de travaux pour l’aménagement,
- une trésorerie de départ suffisante : prévoir 10 000 à 15 000€ de trésorerie et 10 000 € pour le financement du stock. 25% de l’investissement doit venir de vos propres apports.
- des dépenses d’équipement : comptez autour de 15 000 € à 20 000 € pour les meubles, la décoration, la vaisselle, les machines…
A noter la difficulté à obtenir des financements bancaires pour ce type d’activité : les banques exigent un apport de 25% à 50% du total des investissements. Ouvrir un salon de thé sans apport semble donc irréaliste…
Créer un salon de thé et de tatouage, est-ce possible ?
Il est aujourd’hui difficile de ne pas voir la formidable ascension du domaine du tatouage artistique. Aucune ville n’y échappe et le nombre de tattoo shops ou salons de tatouage augmente sans cesse.
Autrefois réservée à quelques passionnés, la pratique du tatouage s’ouvre désormais à une grande frange de la population. Avec une concurrence grandissante, ces établissements doivent eux aussi s’adapter pour se faire une place sur un marché de plus en plus concurrentiel.
C’est ainsi que l’on voit émerger des concept stores audacieux, mêlant des activités de nature différente.
Par exemple, certains salons de tatouage se voient complétés d’une annexe “salon de thé”. Ainsi, les clients du salon de thé pourront prendre leur temps pour envisager leur futur tatouage, et le nombre de clients potentiels augmentera sensiblement.
Voir aussi notre article : Créer un concept-store : stratégie, business model, budget.
Comment faire cohabiter un salon de thé et un salon de tatouage ?
Créer un salon de thé proposant des prestations de tatouage demande une réflexion poussée.
L’étude de marché se devra d’être particulièrement soignée. Les compétences des créateurs et de leurs collaborateurs seront une condition indispensable à la réussite du projet. D’autres éléments entrent aussi en jeu.
Voici 5 conseils pour créer un salon de thé et de tatouage unique :
1) Réfléchir à l’identité du lieu.
Comme pour tout commerce, il est primordial de créer un espace qui vous ressemble.
Au travers de votre histoire et de vos valeurs, vous pourrez envisager une identité forte et personnelle.
Pourquoi est-ce important ? Vos futurs clients chercheront une ambiance particulière pour s’en imprégner et s’y sentir bien. Un client n’attend pas seulement une prestation de qualité, il attend un package global comprenant la prestation et toute la symbolique qui s’en dégage.
Pour créer un lieu à l’identité unique, travaillez votre storytelling et étendez-le à votre logo, aux couleurs d’ambiance, aux tenues du personnel …
2) Bien choisir les prestations à proposer.
Un salon de thé est un lieu de convivialité proposant des petites douceurs à boire et à savourer. La partie restauration pourra être travaillée pour offrir des recettes, innovantes ou plus traditionnelles en fonction de la personnalité de votre lieu.
Pour ce qui est du tatouage, il est possible de proposer des prestations personnalisées pour chaque client et/ou des catalogues de flashs (des petits tatouages pré-dessinés).
Pensez aux goodies tels que des tote bags ou des cupcakes à emporter. Les déclinaisons de votre univers de marque sont un excellent moyen d’augmenter votre chiffre d’affaires.
3) Sélectionner les meilleurs artistes.
Si vous n’êtes pas vous-même tatoueur, vous devrez accorder une attention particulière au choix des artistes tatoueurs.
Que vous décidiez d’opter pour des artistes tatoueurs permanents et/ou de proposer des guests (tatoueurs proposant des prestations en itinérance), il est important de sélectionner ceux qui ont du talent et un bon potentiel de réservation.
4) Aménager le lieu avec soin.
L’aménagement et la décoration du lieu sont à aborder avec beaucoup de sérieux, notamment concernant les normes et les règles d’hygiène et de sécurité.
Voici quelques points-clés concernant la réglementation d’un salon de thé et de tatouage :
- aucun diplôme de tatoueur n’est actuellement nécessaire. Seule une formation hygiène est obligatoire pour pouvoir exercer ⇒ voir notre article dédié
- aucun diplôme n’est nécessaire si les pâtisseries ne sont pas produites par vos soins. Le cas échéant il vous faudra bénéficier d’un CAP ou d’une expérience professionnelle de 3 ans dans le domaine de la pâtisserie,
- la liste des allergènes présents dans vos produits doit être affichée et visible,
- une déclaration à la SACEM devra être effectuée si de la musique est diffusée (radio ou télé),
- l’exploitation d’une terrasse située sur un espace public devra faire l’objet d’une demande auprès de la municipalité,
- les normes d’accessibilité et de sécurité demandée aux établissements accueillant du public devront être respectées.
Pour approfondir, nous vous invitons à consulter nos articles :
- Comment ouvrir un salon de tatouage ? Étapes et réglementation
- Ouvrir un salon de thé : budget, réglementation, rentabilité
Un modèle de plan financier pour ouvrir un salon de thé.
Cliquez ici pour accéder à nos modèles de plan d’affaires et de plan financier pour salon de thé.
Les étapes pour ouvrir un salon de thé.
Voici les principales étapes pour ouvrir un salon de thé :
- Formez-vous (pâtisserie, connaissance des thés et du café…)
- Trouvez votre concept et validez-le à travers une étude de marché.
- Réalisez un plan financier,
- Moilisez les aides et les financements pour votre démarrage,
- Identifiez le local ou le fonds de commerce à reprendre et signez un bail commercial,
- Effectuez les travaux et décorez la salle,
- Effectuez les formations obligatoires, notamment l’hygiène alimentaire,
- Si vous faites de la vente à emporter, vous aurez à vous immatriculer au Registre des métiers,
- Choisissez votre statut juridique et enregistrez-vous (CCI ou CCI+Chambre des métiers),
- Lancez la communication et l’activité.
Voir aussi notre modèle de questionnaire d’étude de marché salon de thé.
Voir aussi nos articles :
- Créer un coffee-shop
- Le permis d’exploitation : une formation obligatoire pour les restaurants
- La formation hygiène alimentaire : pour qui est-elle obligatoire ?
- Créer sa marque de thé ou café