S’installer comme viticulteur ou vigneron

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Comment s’installer viticulteur ou vigneron ? Quelles étapes et quelle rentabilité ? Peut-on s’installer sans diplôme ? Quel statut juridique retenir ? WikiCréa vous dit tout sur la production de raisin et de vin.

Tout d’abord, il faut distinguer plusieurs métiers :

  • le viticulteur est celui qui cultive les vignes et produit le raisin destiné à être confié en vinification à une coopérative ou à un négociant. On parle d’activité viticole.
  • quant au vigneron, il prend en charge la totalité du processus, de la culture de la vigne à la production puis la commercialisation de son propre vin. On parle d’activité vinicole, ou « vitivinicole ».

S’installer en tant que viticulteur ou vigneron ne s’improvise pas : cela nécessite une bonne connaissance de la vigne et des éléments qui font la qualité d’un vin (terroir, climat, méthode de production, cépage…), un certain niveau de technicité, mais aussi des compétences en organisation et en gestion.

L’activité de vigneron est plus complète que celle de viticulteur, et nécessite des compétences complémentaires en vinification et commercialisation. Le vigneron devra répartir son temps entre différents lieux de travail (vignes, chais, caveau de dégustation, en clientèle, sur les salons…), c’est là toute la difficulté.

Enfin, si les activités autour du vin sont potentiellement très rentables, elles sont néanmoins soumises à des cycles très marqués et à des risques majeurs, notamment liés au climat.

Voici tout ce qu’il faut savoir pour s’installer viticulteur ou vigneron.

Le vin : marché et débouchés.

Le marché du vin est large et dynamique, mais fortement concurrentiel. Il conviendra de se distinguer par la qualité.

Tout d’abord, quelques chiffres :

  • En France, la viticulture est le premier secteur agricole en valeur (15% des revenus pour seulement 3% des surfaces agricoles),
  • Les Français sont les 2èmes consommateurs de vin au monde après les américains,
  • On compte 10 millions d’oenotouristes par an en France, dont 42% d’étrangers,
  • La France est le premier pays exportateur de vin (30% de la production est exportée, dont près de la moitié hors de l’Europe). Les principaux importateurs sont l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Chine,
  • 55% des vins produits sont des vins rouges, 26% sont blancs et 19% sont rosés,
  • 47% des vins sont produits sous AOC et 28% sous IGP (indication géographique protégée).

A noter les principales tendances suivantes dans le monde du vin :

  • le développement et la montée en gamme des BIB (bag-in-box),
  • l’apparition de packagings innovants et très colorés,
  • la montée en puissance des vins bios ou issus de la biodynamie,
  • le fort engouement pour les vins à bulles,
  • la montée en puissance de la consommation chinoise et indienne.

Enfin le vin rosé continue sa progression, et le vin en général poursuit sa montée en gamme.

Quels débouchés pour une petite exploitation vitivinicole ?

Il est conseillé de réfléchir à son circuit de distribution avant même de commencer à produire. Plusieurs solutions sont envisageables, qui peuvent se cumuler :

  • vente de vrac aux coopératives,
  • vente de vin en bouteille aux intermédiaires ou aux grossistes,
  • vente aux centrales d’achat,
  • vente directe au domaine,
  • vente sur les marchés ou les salons,
  • vente en ligne,
  • vente directe aux restaurateurs, magasins spécialisés, épiceries…

Que faut-il pour s’installer viticulteur ou vigneron ?

Le métier de viticulteur ou de vigneron s’exerce avant tout par passion. C’est un métier physique, souvent stressant, soumis aux aléas climatiques, qui nécessite une bonne formation. A noter qu’il existe de nombreuses opportunités de reprise d’exploitations viticoles, les départs en retraite étant nombreux.

La formation pour devenir vigneron ou viticulteur.

Il est possible de s’installer viticulteur sans diplôme, par exemple en se formant directement auprès d’un exploitant expérimenté pendant quelques mois. Mais une formation agricole reconnue sera nécessaire si vous souhaitez obtenir les aides à l’installation.

L’accès au métier peut se faire à partir du niveau CAP ou Bac Pro :

  • CAPA Vigne et Vin,
  • Bac Pro Conduite et gestion de l’exploitation agricole option vigne et vin,
  • Bac Pro Technicien conseil vente en alimentation, option vins et spiritueux,
  • BP responsable d’exploitation agricole,
  • BTS technico-commercial,
  • BTSA viticulture-œnologie.

Enfin, de nombreux organismes proposent des formations pour adultes.

La réglementation de l’activité.

Les exploitations viticoles sont extrêmement réglementées, surtout en AOC et en bio :

  • Immatriculation de l’entreprise au Casier viticole informatisé (CVI),
  • Déclaration des parcelles de vigne exploitées,
  • Déclaration de plantation, d’arrachage ou de surgreffage,
  • Déclaration de récolte et de production,
  • Déclarations de stocks,
  • Tenue de registres vitivinicoles,
  • Déclaration d’enrichissement des vins,
  • Déclaration de pratiques oenologiques réglementées : acidification, désacidification, édulcoration, désalcoolisation, etc,
  • Respect du cahier des charges de l’agriculture biologique, le cas échéant.

Cliquez ici pour accéder à plus de détails concernant la réglementation.

La déclaration au centre de formalités des entreprises.

Pour votre installation en nom propre ou en société, vous devez vous adresser au CFE agricole (Centre de formalités des Entreprises) de la Chambre d’agriculture, qui réalisera les formalités suivantes :

  • Affiliation à la MSA (Mutuelle Sociale Agricole) : toutes les activités agricoles sont socialement rattachées à la Mutualité Sociale Agricole (MSA). En fonction du volume d’activité que vous avez, il existe 3 statuts différents (titre principal, titre secondaire et cotisant solidarité),
  • Obtention du numéro SIRET,
  • Inscription au près de l’administration fiscale pour le régime TVA et le régime d’imposition.

Cliquez ici pour accéder aux détails des différents statuts juridiques agricoles.

S’installer viticulteur ou vigneron : quelques conseils.

Comme pour toute entreprise agricole, vous allez devoir cumuler des activités de production, de gestion, de prospection commerciale… attention donc à bien gérer votre temps.

Voici quelques conseils :

  • Savoir définir des temps de repos,
  • Anticiper la phase d’installation et de montée en puissance (ainsi que le besoin de trésorerie correspondant),
  • Rationaliser l’exploitation et les différentes tâches,
  • Investir dans du matériel performant,
  • Optimiser les débouchés et les marges afin de réduire le temps passé à l’extérieur,
  • Prévoir une montée en gamme progressive,
  • Savoir travailler collectivement, sous-traiter certains tâches ou passer des partenariats,
  • Prévoir des formations régulières pour parfaire vos connaissances.

Pour réduire les risques, pensez aussi à des sources de revenus annexes telles que :

  • les visites et la dégustation sur place, par exemple en partenariat avec des entreprises touristiques,
  • la location de salles de réunion ou de séminaire,
  • ou encore la location d’hébergements touristiques sur site.

La rentabilité d’un vignoble.

La surface moyenne d’une exploitation viticole est de 30 ha. La rentabilité est atteignable dès 4 ha pour une appellation Château-neuf du Pape, mais environ 20 ha seront nécessaires pour franchir le seuil de rentabilité en Côtes-du-Rhône.

La rentabilité est donc très variable en fonction des éléments suivants :

  • la capacité du vigneron à organiser son travail,
  • la capacité à valoriser la production (grande AOC, qualité réelle, qualité perçue, prix pratiqués…),
  • ou encore les risques et les aléas climatiques…

Les étapes pour s’installer viticulteur ou vigneron.

 Voici les principales étapes pour s’installer viticulteur à son compte :

  1. Se former,
  2. Mener une étude de marché (cliquez pour accéder à nos 8 meilleures méthodes d’étude de marché),
  3. Identifier le terrain, lister les besoins de démarrage et les dépenses courantes,
  4. Établir un plan financier (cliquez pour accéder à notre modèle Excel gratuit),
  5. Rechercher des financements (s’adresser à la Chambre d’agriculture pour connaître les éventuelles aides),
  6. Choisir son statut juridique agricole,
  7. Prendre une assurance,
  8. Élaborer les outils de communication et les éléments marketing,
  9. Lancer l’activité.

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