Comment devenir chauffeur VTC ?
Comment devenir chauffeur VTC ? Comment s’installer VTC indépendant à son compte : quelles conditions, formations, diplômes ? Quelles démarches, étape par étape ? Est-ce rentable ? Faut-il travailler avec Uber ?
Vous souhaitez devenir chauffeur VTC indépendant ? Voici l’article le plus complet du web à ce sujet.
VTC signifie « véhicule de transport avec chauffeur ». C’est une activité en fort développement malgré un contexte tendu, notamment en ce qui concerne les rapports avec les chauffeurs et sociétés de taxi. De nombreuses réformes sont récemment venues encadrer la profession.
On compte environ 31 000 chauffeurs VTC en France, un chiffre qui pourrait doubler d’ici les dix prochaines années. 57% d’entre eux sont indépendants.
A la différence des taxis, les chauffeurs VTC ne peuvent pas :
- prendre en charge les clients dans la rue s’ils n’ont pas effectué de réservation préalable,
- stationner sur la voie publique ou à proximité des gares ou aéroports afin d’attendre les clients potentiels,
- pratiquer la maraude électronique, c’est-à-dire se diriger vers un client proche ayant effectué une réservation par internet,
- en clair, le chauffeur VTC doit retourner à sa base une fois sa prestation réalisée, sauf s’il justifie d’une autre réservation à effectuer en suivant.
Tout comme les activités de taxis, s’installer VTC à son compte relève de l’artisanat : il faudra déclarer son activité auprès de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat.
Mais il existe une différence fondamentale entre VTC et taxi : l’absence de licence.
Voyons d’abord les caractéristiques du marché des VTC.
Devenir VTC : les caractéristiques du marché.
Malgré toutes les crises et bouleversements que le marché des VTC a connu ces dernières années, la dynamique reste très favorable. Le transport par VTC continue de se développer notamment dans les grandes villes telles Paris, Lyon, Lille, Bordeaux, Toulouse… Par ailleurs le potentiel reste important dans les villes de taille intermédiaire comme Toulon, Grenoble, Rouen ou Strasbourg. Les zones diffuses voient elles aussi le transport VTC se développer, notamment pour la longue distance.
Sur l’aire du grand Paris, on estime qu’il faudrait multiplier le nombre de VTC et taxis par 2 ou 3 pour couvrir l’ensemble des besoins. La profession a donc de beaux jours devant elle.
Le métier de chauffeur VTC est souvent associé à celui de chauffeur Uber, qui reste marqué par des conditions de travail difficiles : horaires de travail importants, rémunération faible, commissions à reverser à la plateforme élevées (25%). Or la majorité des chauffeurs VTC de France ne sont pas concernés par cette situation et exercent leur métier de manière beaucoup plus agréable.
Les subdivisions du marché du VTC :
Le marché du VTC se divise en différents sous-segments :
- les particuliers dans les grandes métropoles, dominé par les plateformes du type Uber,
- le marché des professionnels,
- la longue distance (pour les particuliers ou professionnels),
- les autres niches de marché : clientèle VIP (« premium »), déplacements sur des axes particuliers…
Un conseil si vous souhaitez travailler en dehors des plateformes de réservation : visez une niche de clients solvables (cadres supérieurs, touristes d’affaires, mannequins, sportifs, show-business…) et donnez-vous les moyens de vous faire connaître dans le milieu ; constituez-vous un réseau de prescripteurs (concierges d’hôtels, personnel d’aéroports d’affaires…) et misez sur la qualité et le bouche-à-oreille. Soyez patient !
Faut-il travailler avec les plateformes internet du type Uber ?
C’est une question fondamentale à se poser quand on veut devenir chauffeur VTC. Les plateformes du type Uber, Marcel, Chauffeur Privé, LeCab, Taxify ou encore Allocab prélèvent entre 15% et 25% de commission sur les prestations réalisées par les chauffeurs VTC indépendants, ce qui est beaucoup. Leur avantage est qu’elles fournissent aux chauffeurs VTC un flux de clients permanent, sans effort. A vous de voir si vous souhaitez vraiment exercer de manière « indépendante » ou non !
A présent, voyons les conditions à remplir pour devenir chauffeur VTC indépendant.
Comment devenir VTC : conditions, formation et diplôme.
Il n’y a pas de niveau de diplôme obligatoire pour devenir VTC : on peut s’installer sans diplôme, sans baccalauréat, sans formation particulière.
Toutefois, le chauffeur VTC à son compte devra remplir les conditions suivantes pour s’installer :
- être titulaire du permis de conduire depuis au moins 3 ans. Attention, la période du délai probatoire (jeunes conducteurs) n’est pas prise en compte dans ces 3 ans,
- passer un examen organisé par les Chambres des Métiers et de l’Artisanat (CMA). Toutefois, les chauffeurs cumulant une expérience d’au moins un an en tant que chauffeur pour les particuliers au cours des dix dernières années peuvent être exemptés (à noter que cette condition d’équivalence est durcie pour les villes de plus de 100 000 habitants),
- ne pas avoir été condamné à une interdiction de gérer une entreprise, ou à une des peines suivantes inscrites sur le bulletin n°2 du casier judiciaire :
- Délit entrainant une réduction de la moitié du nombre des points du permis de conduire,
- Conduite sans permis,
- Condamnation à une peine criminelle ou correctionnelle d’au moins 6 mois de prison pour vol, escroquerie, abus de confiance, atteinte à l’intégrité des personnes, agression sexuelle, trafic d’armes, extorsion de fonds ou stupéfiants,
- être apte à la conduite. Ceci est établi par certificat médical établi par un médecin agréé par la Préfecture. Un document Cerfa sera à remplir, accompagné de la copie des pièces d’identité et de photos. Ce certificat permettra à la Préfecture de délivrer au chauffeur VTC une « attestation d’aptitude physique »,
- Depuis la loi PACTE de 2019, il n’est plus obligatoire de suivre le stage de préparation à l’installation.
Si le chauffeur VTC remplit l’ensemble de ces conditions, une carte professionnelle pourra lui être délivrée par la Préfecture dans les trois mois (formulaire à remplir accompagné de l’ensemble des pièces justificatives).
A noter que cette carte professionnelle devra être affichée sur le parebrise du véhicule, photo du titulaire bien apparente.
Enfin, une fois la carte professionnelle obtenue, le chauffeur pourra s’inscrire au registre des VTC. L’inscription se fait par internet sur le site du ministère de l’environnement ; l’inscription s’élève à 170 €.
L’examen pour devenir chauffeur VTC.
Devenir chauffeur VTC sans formation est possible, mais le durcissement des conditions de l’examen demande de plus en plus de préparation.
L’examen obligatoire pour devenir chauffeur VTC a fait l’objet d’une réforme en 2017. Il comporte désormais une partie commune avec l’examen de taxi.
L’examen pour devenir chauffeur VTC consiste en deux épreuves :
- une épreuve théorique de 4 heures, comprenant des questions à choix multiples et des questions à réponses courtes, sur les thèmes suivants : réglementation, gestion, sécurité routière, maîtrise de la langue française (compréhension de texte) et de la langue anglaise. Pour réussir cette épreuve, il faut avoir obtenu une note minimale de 10 sur 20 et ne pas avoir eu moins de 4 sur 20 en anglais ou 6 sur 20 sur les autres thèmes.
- une épreuve pratique de 45 minutes, consistant en la réalisation d’une mission de transport en VTC : préparation du parcours, mode de conduite, respect du code de la route, relation client, facturation, utilisation des équipements. Pour réussir cette épreuve, il faut obtenir une note minimale de 12 sur 20.
Comptez un coût de 200 € environ pour cet examen.
La difficulté de cet examen justifie dans certains cas de suivre une formation préalable pour le réussir : la profession de chauffeur VTC est bien en voie de professionnalisation.
L’obligation de remise à niveau.
Les chauffeurs VTC doivent suivre une formation de remise à niveau tous les 5 ans, auprès d’un centre de formation agréé.
Devenir chauffeur VTC : la réglementation.
La réglementation touchant au véhicule VTC.
S’installer chauffeur VTC indépendant nécessite de disposer d’un véhicule (loué ou possédé) présentant un certain standing, c’est-à-dire les caractéristiques suivantes :
- 4 places à 9 places (y compris le conducteur),
- voiture de moins de 6 ans (sauf cas particuliers, voitures de collection…), ou bien hybride ou électrique,
- au moins 4 portes,
- longueur de 4,50 m et largeur de 1,70 m au moins,
- puissance moteur d’au moins 84 kilowatts soit 120 chevaux.
Depuis le 1er septembre 2017, deux vignettes rondes doivent être placées sur le véhicule, une dans l’angle bas du parebrise côté conducteur, et l’autre côté opposé sur le parebrise arrière. Les vignettes sont destinées à distinguer les VTC des taxis. Elles peuvent être obtenues sur le site du ministère de l’environnement (registre des VTC).
A noter l’interdiction pour les VTC d’apporter à leur véhicule des signes pouvant faire penser qu’il s’agit d’un taxi.
L’obligation de souscrire à une assurance.
Le chauffeur VTC à son compte devra souscrire à deux types d’assurances :
- assurance du véhicule, couvrant le transport de personnes tarifé,
- assurance responsabilité civile professionnelle.
La liberté des prix.
S’installer chauffeur VTC, c’est être libre de pratiquer les prix que l’on souhaite : les prix ne sont pas réglementés. Cliquez ci-après pour télécharger notre modèle gratuit de fiche tarifs VTC : Grille tarifaire VTC.
L’obligation d’affichage des émissions des gaz à effet de serre.
Le chauffeur VTC a obligation d’informer ses clients des quantités de CO2 émises.
Le régime de la TVA pour les VTC.
Il existe deux régimes de TVA pour les VTC :
- si la tarification est liée à la distance parcourue, ou lorsque la destination finale est connue : TVA à 10%,
- si la tarification se fait à l’heure indépendamment de la distance : TVA à 20%.
A noter qu’aucune TVA ne sera à prélever sur les ventes si l’entreprise de VTC est en franchise de TVA.
S’installer VTC indépendant, étape par étape.
Voici comment faire pour devenir chauffeur VTC indépendant, étape par étape :
- Renseignez-vous sur le marché dans votre secteur : effectuez une étude de marché
- Imaginez votre positionnement commercial et vos moyens de communication : allez-vous passer par une plateforme de réservation internet ? allez-vous vous spécialiser sur une niche en particulier ?
- Etablissez un prévisionnel financier pour anticiper votre rentabilité et préparez votre demande de financement,
- Identifiez votre véhicule (neuf ou loué),
- Faites vos demandes de financements,
- Formez-vous et préparez l’examen,
- Passez l’examen VTC (CMA),
- Effectuez le stage de préparation à l’installation (CMA) – facultatif,
- Demandez votre carte professionnelle auprès de la Préfecture,
- Choisissez votre statut juridique et créez votre entreprise,
- Souscrivez aux assurances obligatoires,
- Demandez votre inscription au registre des VTC,
- Préparez votre véhicule, mettez au point vos outils de communication (flyer, site internet…),
- Démarrez !
Devenir chauffeur VTC : quel statut juridique ?
Il existe deux statuts juridiques privilégiés pour s’installer chauffeur VTC : la micro-entreprise et la société. Voyons les avantages et inconvénients de ces deux statuts pour une activité de chauffeur VTC.
S’installer VTC en micro-entreprise (ex régime auto-entrepreneur).
La micro-entreprise est un régime juridique très simple qui évite d’avoir à tenir une comptabilité réelle. C’est cependant un régime qui présente des limites, même si le chiffre d’affaires auparavant plafonné à 32 800 € est passé à 70 000 € au 1er janvier 2018, ce qui va permettre à nombre de professionnels de respirer.
Avantages de la micro-entreprise VTC :
- pas de formalisme juridique,
- pas de comptabilité à proprement parler,
- cotisations sociales calculées selon un pourcentage du chiffre d’affaires (pas de chiffre d’affaires = pas de cotisations à payer).
Inconvénients de la micro-entreprise VTC :
- impossibilité de déduire les frais réels. En effet, en l’absence de comptabilité, il est impossible de déduire les frais réels (essence, assurance, achats…) du chiffre d’affaires. Toutefois l’Etat considère que 50% du chiffre d’affaires est constitué de dépenses d’exploitation : c’est le système de l’abattement forfaitaire. Ce taux de 50% est à comparer avec le taux de dépenses réel de l’activité : il sera parfois favorable, parfois défavorable…
- en l’absence de comptabilité réelle, le chauffeur VTC aura du mal à prouver sa rentabilité. Cela pourrait lui poser problème en cas de recherche de financement par exemple.
S’installer VTC en société.
Le statut de la société est parfois incontournable pour une activité de VTC. Créer une société permet de disposer d’une comptabilité réelle : les frais réels peuvent être déduits du chiffre d’affaires. Le gérant de la société pourra se verser la rémunération de son choix, et c’est ce montant qui servira de base pour le calcul des cotisations sociales.
Deux statuts sociétaux sont envisageables pour devenir VTC indépendant seul : l’EURL et la SASU. Voir notre article EURL ou SASU ? Comparaison de ces deux statuts.
Au final, le régime de la micro-entreprise est conseillé aux chauffeurs VTC qui exercent leur métier en activité secondaire, ou réduite. Les autres préféreront créer une société.
Qu’est-ce que l’EURL ?
L’EURL est une SARL à associé unique. C’est une forme sociétale plus protectrice que l’entreprise individuelle classique, et qui présente l’avantage de charges sociales calculées sur la rémunération que le dirigeant choisit de se verser.
Voici les principales caractéristiques de l’EURL :
- obligation de tenir une vraie comptabilité,
- les cotisations sociales sont calculés sur la base de la rémunération que le chef d’entreprise se verse (environ 46%),
- les bénéfices sont soumis soit à l’impôt sur le revenu, soit à l’impôt sur les sociétés,
- les dividendes sont soumis à cotisations sociales.
Quels sont les avantages de la SASU ?
- La SASU permet d’éviter la Sécurité sociale pour les indépendants (ex RSI) et sa complexité, ce qui est un énorme avantage.
- En contrepartie, les cotisations sociales seront plus élevées mais vos droits sociaux seront meilleurs.
- Si vous êtes chômeur indemnisé par Pôle Emploi, la SASU permettra le maintien des droits à 100% si vous déclarez un salaire à zéro.
- D’autre part, contrairement à l’EURL, les dividendes en SASU ne sont pas soumis à cotisations sociales (seul un prélèvement forfaitaire de 17,2% s’applique + IR ou flat tax). Rappelons que le dividende est la partie du bénéfice que le dirigeant choisit de se reverser à la sortie du bilan annuel.
- coûts de création de 250 € environ (jusqu’à 1000 € si vous passez par un spécialiste),
- obligation de tenir une vraie comptabilité (frais d’expert-comptable à prévoir),
- ce régime juridique permet d’être assimilé-salarié,
- les cotisations sociales sont calculés sur la base du salaire que le dirigeant choisit de se verser (environ 80%),
- en l’absence de salaire, aucun minimum de cotisation sociale à payer contrairement à l’EI, à la SARL et à l’EURL.
A noter : vous pouvez aussi vous installer en tant qu’entrepreneur individuel classique. Cependant, nous vous le déconseillons car les modalités de paiement des cotisations sociales sont défavorables. En effet, les organismes sociaux vous prélèveront des acomptes provisionnels qui seront régularisés l’année suivante sur la base des bénéfices réels, ce qui peut donner lieu à des ajustements imprévus et très désagréables.
Pour rappel, devenir VTC implique de procéder à une déclaration d’activité auprès de la Chambre des Métiers.
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